LE SIMA 2025 POSE LES BASES D’UNE SOUVERAINETE MEDIATIQUE AFRICAINE

Le Salon International des Médias d’Afrique (SIMA) s’est ouvert à Dakar sous le thème « L’Afrique face aux nouveaux enjeux des médias ». Ce rendez-vous panafricain réunit journalistes, décideurs, institutions et experts de 22 pays pour réfléchir à la place des médias africains dans un monde numérique en mutation.

Un espace pour une souveraineté médiatique africaine

Le SIMA se veut plus qu’un salon : un instrument de soft power et un levier de souveraineté éditoriale et culturelle pour l’Afrique. Dans son allocution, Mactar Silla a insisté sur la nécessité pour les Africains de « raconter leur propre actualité et leurs propres histoires » afin de contrer la désinformation, les manipulations et la domination des narratifs étrangers.
Il a appelé à la création d’un écosystème médiatique panafricain, dynamique, professionnel et ancré dans les réalités locales.

Les priorités définies par les autorités

Représentant le président Bassirou Diomaye Faye, le ministre de la Communication, Alioune Sall, a souligné l’urgence de :

• Former et professionnaliser les journalistes à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle ;
• Lutter contre la désinformation et promouvoir un environnement médiatique éthique ;
• Soutenir l’économie des médias, à travers de nouveaux modèles économiques et le renforcement du Fonds d’appui à la presse ;
• Favoriser la coopération Sud-Sud et la production de contenus africains valorisant les cultures, langues et réalités du continent.

Le ministre a également mis l’accent sur la responsabilité partagée entre journalistes, pouvoirs publics et plateformes numériques pour garantir une information juste et constructive.

Des initiatives et innovations à valoriser

Le SIMA propose plusieurs master classes autour du fact-checking, du podcast et de l’intelligence artificielle dans les médias, en partenariat avec la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal.
Un marché international des contenus a aussi été lancé à Dakar, destiné à encourager la coproduction et la distribution de productions africaines.

Mactar Silla a cité des exemples inspirants tels que Nollywood au Nigeria, Dzaïr Media City en Algérie, et le New Deal Technologique du Sénégal, pour montrer que les médias peuvent devenir des industries créatives et économiques fortes.

Un plaidoyer pour les médias publics et privés

L’allocution de Mactar Silla a également plaidé pour :

• un renforcement des moyens des médias publics (RTS, APS, Le Soleil, Maison de la Presse) ;
• un accompagnement du secteur privé et des médias en ligne ;
• et une allocation d’au moins 1 % du budget national au développement des médias et industries culturelles.

Un appel à l’unité et à l’action

Les deux interventions ont convergé vers une même idée : le temps est venu pour l’Afrique de prendre la main sur ses narratifs.
Le SIMA doit incarner cette ambition, en bâtissant une alliance médiatique africaine au service de la souveraineté, de la créativité et du « Branding Africa ».