Ndatté Diop, l’humilité en bandoulière

Dimanche 13 mars 2022. Une triste date pour la presse sénégalaise en général et la presse culturelle et ses acteurs en particulier. Micro off pour un journaliste chevronné : El Hadji Ndatté Diop. L’affligeante nouvelle avait surpris plus d’un. Les professionnels des médias et les auditeurs de la Rfm sont, subitement, devenus orphelins. Une belle voix s’est tue à jamais. Parti à la pointe des pieds, son passage sur terre a été bien rempli. Son legs est un immense fleuve de savoir où les jeunes reporters pourront toujours s’abreuver. Les témoignages sur lui sont unanimes. Ndatté est décrit comme un journaliste professionnel jusqu’au bout des ongles, dévoué à sa profession et généreux dans le partage. Ce témoignage de son collègue Seydou Nourou Ba de son vivant, à l’occasion de l’anniversaire du défunt journaliste avant sa disparition, renseigne à suffisance sur les qualités humaines et professionnelles de l’homme : « (…) A chaque fois que je parle de Ndatté Diop, je peux vous assurer que j’ai envie de verser des larmes. Depuis que je l’ai connu en 2008, il n’a jamais changé. Il est toujours resté le même. Ndatté a un esprit d’ouverture, de dépassement. Il est quelqu’un de très professionnel, serviable, fédérateur et qui sait pardonner », témoignait Seydou Nourou Ba, ajoutant qu’il ne l’avait jamais vu en colère. Sérieux dans le travail et très à cheval entre l’éthique et la déontologie qui régissent sa profession, Ndatté Diop était l’incarnation parfaite de l’humilité.

Cependant, parler de Ndatté Diop sans évoquer sa passion pour la Culture équivaudrait à parler des merveilles de Paris sans la Tour Eiffel. Très engagé dans ce secteur, il a géré d’une main de maître la présidence de l’association de la presse culturelle qu’il avait héritée de sa consœur, Oumy Régina Sambou. Cette dernière pleure toujours celui qui, dit-elle, a toujours été pour eux, un phare au milieu de la nuit. « Il s’est battu pour le respect de la Culture. Il avait cette passion pour ce desk qui est souvent le parent pauvre de nos rédactions », a affirmé l’ancienne journaliste de Sud Fm. Son témoignage est conforté par Anna Rocha, celle avec qui le défunt partageait le service Culture au Groupe futurs médias (Gfm). « Ndatté a été un collègue très généreux dans le travail, disponible, très engagé dans ce qu’il fait en y mettant la rigueur qu’il fallait. Il a été mon bras droit au service culture et médias et on se partageait la présentation des différentes rubriques au niveau de la Radio. Et, il m’arrivait généralement de me reposer sur lui. Quand j’avais des contraintes familiales, c’est lui qui gérait. C’était vraiment quelqu’un sur qui on pouvait compter, non seulement dans le cadre du travail mais également dans la vie de tous les jours », renseigne-t-elle. De 7 Fm à la Rfm jusqu’à son dernier souffle, cet ancien étudiant de l’Issic est resté le même. Aujourd’hui qu’il est à l’autre bout du monde son beau sourire rassurant et apaisant manque à toute la corporation.