Ousmane Diallo, l’art des bons clichés
Ousmane Diallo était un as de la photographie. Avec ses compères feus Ibrahima Mbodj (dont il a pris la succession à la tête de ce service stratégique de « Le Soleil » au début des années 1990), Edouard Diatta (qui a pris le relai en 1997), Mbaye Diagne Mbengue et Awa Tounkara, il était de cette race de photographes qui faisaient corps avec leur appareil. L’homme savait aussi, à travers le l’objectif, reproduire la réalité du terrain parfois très hostile. Son secret : aller au charbon, sortir les bons angles, sans brûler son arme de guerre (son appareil photo). « Zoombouli », comme certains de ses collègues du « Soleil » l’avaient surnommé, était passionné par son métier. Au palais de la République comme sur les terrains des sports en passant par les meetings politiques, les reportages en rase campagne… Il a déployé sa fine silhouette sur tous les points chauds de l’actualité pour capturer l’image qui fait la différence.
Professionnel rigoureux et aguerri, Ousmane Diallo était également d’un commerce facile et un boute-en-train qui savait décrisper les situations les plus tendues avec un mot, une formule, un geste ou une expression dont lui seul avait le secret. « Il était exceptionnel, formidable. Il a été mon chef au quotidien national Le Soleil pendant 30 ans. Mais il a toujours été cet homme serviable, généreux et taquin », témoigne Meissa Niang, son ancien collègue. Sa femme, Marième Diallo garde de lui un époux attentionné, pieux et exemplaire et un père modèle qui était toujours au service de ses enfants. « Il adorait ses enfants d’un amour profond. Il les choyait certes mais, il était très rigoureux dans leur éducation. Ce qui a été bénéfique pour ces derniers qui ont tous réussi aujourd’hui », se réjouit la dame qui prie pour le repos éternel de l’âme du mari aimant et attentionné, qui est entré définitivement dans l’album photo de la faucheuse un 10 juillet 2019 aux Etats-Unis des suites d’une courte maladie.